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Journal Cynique
2 juillet 2019

#1

Aujourd'hui était ma première journée morte depuis un mois. Période d'hyperactivité pour oublier, j'avais décidé de vivre à fond les expériences qui venaient à moi, un roadtrip vers la vie et ce qu'elle offre pour faire sourire les cœurs usés. Je n'avais pas appréhendé les conséquences d'une journée off que j'avais espérée à me reposer. La haine était revenu par bloc de 15 tonnes dans ma gueule. J'avais pu revivre à mon rythme. J'avais cessée de me ronger les ongles, je n'allumais plus la télé, j'acceptais le silence, j'acceptais que mon téléphone ne sonne plus, et bien que le sommeil restait agité, je ne me souciais que de moi. J'avais pu oublier les projets et faire le deuil d'une vie que je ne vais pas vivre. Mais ce jour, l'angoisse est là. Les sanglots sont toujours là pour s'emparer d'une haine qui ne saurait trop s'exprimer qu'à coup de hache.

 

J'avais décidé de sortir faire un tour.

En sortant, les voisins punks à chiens sont sur leur 31 dans ma rue. Crète parfaite, top léopard et pas l'odeur du chien renfermé habituel. Visiblement ce soir c'est fête, le salaire des longues heures passées au soleil est tombé : Ce sera kebab pour tout le monde.

Un black aux dreads parfaites et aux baskets pourries est en speed : Il fait les cents pas dans la rue.

J'emprunte la ruelle de droite, le soleil dans les yeux, une mélodie sortie des années 70, le genre semblable à Summertime - mais ce n'est pas celle ci, à quelques accords près - attire mes yeux vers une 505 grise.

Derrière, un mec à genoux dont je distingue à peine les traits dans l'éblouissement du soleil, graisse la chaîne d'une tronçonneuse.

Jamais je n'avais vu acte de bricolage aussi sensuellement pratiqué. Il la caresse délicatement. Elle doit avoir quelque chose d'important, cette machine. J'ai à peine le temps d'envisager être poursuivie et découpée en morceau que le type s'arrête un instant pour détourner son regard vers moi. Mais ma pensée est vite happée par une autre réalité : Nous traverse devant un type sur un espèce de fauteuil roulant façon scooter de ville à mobilité réduite pour ces vieux riches comme ils ont tous aux pays bas, la scène est cocasse puisque le vieux s'arrête pour nous mater, fait un demi tour et reprend sa route.

La scenario précédent reprend enfin : « - Sympa le tatouage ». « - Merci ».

Je dépasse la 505 grise. La 404 de N. n'est pas là. La musique me suit. Un cadavre de papillon sphynx tombe à mes pieds. Son corps et ses ailes sont roses. Jusque ici tout va bien, l'espace d'un instant tu est juste dans un film de Lynch. D'où vient ce rose ?

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